Calme comme la montagne, mouvant comme le fleuve...
Le Taï-Ji Chuan est un art (non) martial caractérisé par l'enchainement de mouvements lents et circulaires associés à une respiration calme et profonde.
On y apprend l'ancrage(pieds), le centrage (Dantien) et le relâchement de l'esprît
Les mouvements de base du Taï-Ji Chuan reposent sur le bamen (huit portes) et le wubu (cinq pas).
Le travail de la Forme se prolonge par la pratique du Tuishou (poussée des mains) avec un(e) partenaire.
On trouve, aujourd'hui, une nombreuse littérature sur le sujet. Spécialistes et experts rivalisent pour nous offrir le maximum d'informations sur cette pratique ancestrale.
Concrêtement, l'origine de la "Boxe de l'ombre" est très floue...
Personnellement, j'aime bien la légende de Zhang San Feng, moine taoïste du Mont Wudang au 13e siècle, à qui ses élèves ont demandé "une méditation debout", et qui voit se dérouler le combat d'une grue blanche (yang) et d'un serpent (yin).
Observant ces deux styles de wu-shu(attaque directe, défense circulaire), il en déduit que les deux se complètent et propose le Shi San Shi (les 13 potentiels, ou 13 mouvements) décomposé en 8 portes (8 techniques de bras) et 5 pas.
Nous reviendrons sur ces termes sur la pages "Applications martiales"
A noter que les 8 portes correspondent aux 8 trigrammes taoïstes, et que les 5 pas correspondent aux 5 éléments de la médecine chinoise...
Vu la multitude de sites traitant le sujet, je vous conseille de mener votre propre enquête avec ces mots-clefs :
Zhang San Feng
Wang Zongyue
Shi San Shi ( ou treize postures)
Chant des treize gestes (ci-dessous)
Le chant des treize gestes (de Song Shuming)
Il importe de ne pas négliger les treize gestes.
La commande de l’intention prend sa source dans la taille.
On porte attention à la rotation et aux changements du vide et du plein.
Le souffle circule librement dans tout le corps sans la moindre interruption.
Dans le calme on se met en mouvement, et dans le mouvement, on demeure calme.
Selon le changement de l’adversaire se révèle le mouvement merveilleux.
Avec le cœur, dans tous les gestes, on emploie l’intention.
On l’obtient et on ne le trouve pas difficile.
On porte, à chaque instant, l’attention à la taille.
Le souffle se vaporise lorsque le ventre se détend complètement.
Quand le coccyx est au milieu, l’esprit peut parvenir au sommet.
Tout le corps est habile et la tête est suspendue.
On cherche minutieusement avec le cœur.
Se rassemble et se déployer, ouvrir et fermer s’effectue librement.
Passer le seuil et guider le chemin se réalisent oralement.
Le Gong-fu est sans limites ; la méthode se pratique.
Si on parle des principes et de la pratique, quel est le but ?
L’intention et le souffle sont le roi ; les os et la chair sont les ministres.
Si on demande : pourquoi a-t-on l’intention de pratiquer ainsi ?
C’est afin de bénéficier de la longévité, de durer sans vieillir, comme au printemps.
Ce chant, ce chant contient cent quarante mots.
Chaque mot est vrai, précis et le sens est complet.
Si on ne cherche pas et n’étudie pas cela.
On gaspille le temps et c’est regrettable.